Condamnation de Nicolas Sarkozy : le RN dénonce l’« exécution provisoire » et y voit un parallèle avec Marine Le Pen
La condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme, assortie d’une exécution provisoire, suscite de vives réactions politiques. Le Rassemblement national s’indigne d’une « dérive judiciaire » et rapproche la situation de celle de sa présidente Marine Le Pen, également visée par une telle mesure dans l’affaire des assistants parlementaires.
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Une condamnation historique et contestée
Pour la première fois sous la Ve République, un ancien chef de l’État a été condamné à une peine de prison ferme. Jeudi 25 septembre, Nicolas Sarkozy a écopé de cinq ans pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne de 2007.Le tribunal correctionnel de Paris a assorti la décision d’un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire, ce qui signifie que l’appel ne suspend pas la peine. Une décision que l’ex-président a immédiatement qualifiée d’« injuste » et de « haineuse ».
Le RN prend fait et cause pour l’ancien président
Dans la foulée, Marine Le Pen a dénoncé « un danger pour la démocratie » et une remise en cause du droit au double degré de juridiction. « Ce n’est pas seulement Nicolas Sarkozy qui est concerné, mais tout le fonctionnement de notre système judiciaire », a-t-elle écrit sur X.Ses députés, Philippe Ballard et Frédéric Falcon, ont eux aussi dénoncé une justice « politisée », évoquant un « sabotage » électoral comparable à l’affaire Fillon en 2017 et une volonté d’écarter Marine Le Pen de l’élection présidentielle de 2027.
Une stratégie assumée : défendre Sarkozy pour mieux défendre Le Pen
Le parallèle avec la présidente du RN est assumé. Condamnée en première instance à quatre ans de prison et cinq ans d’inéligibilité, Marine Le Pen se bat contre l’exécution provisoire de sa peine, qui pourrait l’empêcher de se présenter en 2027.« Des élus condamnés avec exécution provisoire ont fait appel et gagné ensuite, mais ils avaient déjà dû quitter leurs fonctions », a rappelé Philippe Ballard, réclamant une révision de ce mécanisme judiciaire.
Une bataille politique qui se poursuit
Le Rassemblement national mène depuis plusieurs années une campagne contre l’exécution provisoire. Après la condamnation de Marine Le Pen en mars dernier, le parti avait lancé une pétition dénonçant un « scandale démocratique ».Le sujet devrait revenir sur le devant de la scène début 2026, lors du procès en appel de la présidente du RN. En attendant, la condamnation de Nicolas Sarkozy offre au parti d’extrême droite une nouvelle occasion de critiquer la justice et de mobiliser en vue de la présidentielle de 2027.