Budget 2026 : hausse des taxes, franchises médicales doublées, aides restreintes… Ce qui attend les Français
Présenté mardi par le gouvernement, le projet de budget 2026 vise à réduire le déficit public tout en maîtrisant la dépense sociale. Mais plusieurs mesures risquent d’impacter directement le portefeuille des Français : hausse des franchises médicales, nouvelles taxes sur le vapotage et les colis étrangers, recentrage des aides à la rénovation... Tour d’horizon.
Objectif : ramener le déficit public à 4,7 % du PIB
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, souhaite réduire le déficit public de 5,4 % à 4,7 % du PIB d’ici 2026. Pour y parvenir, Bercy mise sur une série de hausses ciblées, de gels de prestations et de réformes structurelles, sans toutefois annoncer d’augmentation généralisée d’impôts.
Les franchises médicales doublées
C’est sans doute la mesure la plus sensible du budget 2026.Le gouvernement veut doubler les franchises médicales :
de 1 à 2 euros sur les boîtes de médicaments et actes paramédicaux,
de 2 à 4 euros sur les consultations, examens ou analyses,
et de 4 à 8 euros sur les transports sanitaires.
Les plafonds annuels passeraient de 50 à 100 euros par patient. Les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, les mineurs, les femmes enceintes et les invalides de guerre resteraient exemptés.Selon le Haut Conseil des finances publiques, cette mesure pourrait rapporter 2,3 milliards d’euros.
Arrêts maladie : un encadrement plus strict
Face à une hausse de 6 % des dépenses liées aux arrêts de travail entre 2019 et 2023, le gouvernement veut en limiter la durée initiale :
15 jours maximum pour un arrêt en médecine de ville,
un mois à l’hôpital, renouvelable ensuite.
Objectif : mieux contrôler les arrêts courts, considérés comme un facteur de dérive financière.
Une nouvelle taxe sur les produits de vapotage
Les e-liquides pour cigarettes électroniques, qu’ils contiennent ou non de la nicotine, feraient l’objet d’une nouvelle taxe spécifique.Résultat : une hausse estimée entre 30 et 50 centimes par fiole de 10 ml dès le printemps 2026.La Commission européenne envisage par ailleurs de quadrupler cette taxe d’ici 2028, ce qui pourrait encore alourdir la facture des vapoteurs.
Deux euros par article pour les petits colis venus de l’étranger
Le gouvernement veut aussi taxer les colis de moins de 150 euros en provenance de pays hors Union européenne, notamment de Chine.Chaque article contenu dans ces colis serait frappé d’une taxe forfaitaire de 2 euros, censée lutter contre la pollution et la concurrence déloyale de produits « ne respectant pas nos normes ».Une mesure qui pourrait rapporter 500 millions d’euros à l’État.
Un nouveau congé de naissance en 2027
Pour soutenir la natalité, un congé de naissance serait créé, indemnisé par la Sécurité sociale et distinct des congés maternité et paternité.Chaque parent pourrait bénéficier d’un à deux mois supplémentaires pour s’occuper de son enfant, ensemble ou séparément.Le coût est estimé à 300 millions d’euros à sa mise en œuvre, puis 600 millions en 2030.
MaPrimeRénov’ à nouveau réduite
Le dispositif de rénovation énergétique MaPrimeRénov’ sera encore restreint. Le budget alloué baisserait de 500 millions d’euros, recentré sur les rénovations d’ampleur et les logements les plus énergivores (E, F ou G).Les ménages modestes resteront prioritaires, mais les conditions d’accès et le nombre de dossiers seront limités.
Une équation budgétaire délicate
Entre volonté de redressement des comptes publics et mesures impopulaires, le gouvernement s’attend à un débat parlementaire tendu.Les discussions sur les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale s’annoncent électriques cet automne, avec déjà des critiques à gauche sur la hausse du « reste à charge » pour les ménages, et à droite sur un budget jugé insuffisant pour relancer la croissance.