Le gouvernement gèle la réforme des retraites jusqu’en 2027
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Elle était attendue… et les socialistes l’ont obtenue. La réforme des retraites est officiellement suspendue jusqu’à l’élection présidentielle de 2027, a annoncé hier le Premier ministre Sébastien Lecornu lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Cette décision permet au gouvernement d’éviter, pour l’instant, une motion de censure. Le Parti socialiste, par la voix d’Olivier Faure, a confirmé qu’il ne voterait pas la censure, tandis que le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) maintiennent leurs motions.
Chez les Républicains, les divisions persistent : Laurent Wauquiez appelle à ne pas censurer le gouvernement, mais Bruno Retailleau dénonce un exécutif devenu, selon lui, « l’otage des socialistes ».
Le maire de Cannes, David Lisnard, président du mouvement Nouvelle Énergie, a de son côté exhorté les Républicains à faire tomber le gouvernement.
Quant à Éric Ciotti, désormais rallié à Marine Le Pen, il propose à Bruno Retailleau une rencontre pour envisager une alliance à droite avec le RN, estimant que « les députés LR signent un pacte avec le diable ».
Du côté syndical, la CFDT salue « une victoire », tandis que la CGT réclame un blocage définitif de la réforme.
Le président Emmanuel Macron a d’ores et déjà prévenu : en cas de renversement de Sébastien Lecornu, aucun nouveau Premier ministre ne sera nommé. Il procéderait alors à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Parallèlement, le gouvernement confirme l’abandon du 49.3 et prévoit une contribution accrue des plus hauts revenus dans le prochain budget.
Ce que prévoit la suspension
L’âge légal de départ à la retraite est gelé à 62 ans et 9 mois jusqu’au 1er janvier 2028, alors qu’il devait passer à 63 ans dès 2026.
Cette mesure profitera notamment aux personnes nées en 1964, qui pourront partir trois mois plus tôt, et à celles nées en 1965, six mois plus tôt.
Les générations 1966 à 1968 bénéficieront également de cet aménagement, à condition que le report de l’âge légal reprenne au même rythme après 2028.
Au total, 3,5 millions de Français seraient concernés, selon le Premier ministre.
Le coût de cette suspension est estimé à 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard d’euros en 2027, une somme que le gouvernement prévoit de compenser par des mesures d’économies ciblées.