Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran, ont bénéficié d'une seconde visite diplomatique en l’espace de 45 jours

Publié : 7 juin 2025 à 6h00 - Modifié : 10 juin 2025 à 9h44
Mandy Vereecken

Cécile Kohler

La visite consulaire s’est déroulée dans des conditions strictement surveillées et n’a duré qu’une dizaine de minutes par personne. "Il est évident, d’après ce que rapporte le diplomate, que Cécile reste contrainte de filtrer ses propos", explique Noémie Kohler. Elle évoque la présence de gardes et d’une femme francophone chargée de prendre des notes pendant l’échange.

Il s’agit de la seconde visite consulaire en l’espace de 45 jours pour le couple, une situation sans précédent depuis leur détention. Avant cela, la dernière entrevue diplomatique remontait à février 2024. Pour la famille Kohler, cette intensification des contacts pourrait être liée à l'action intentée par la France contre l'Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ), engagée le 16 mai. Cette procédure dénonce la violation du droit international en matière d’assistance consulaire.

"Les visites consulaires sont un droit fondamental reconnu par les conventions internationales. Même si cette fréquence est inédite dans le cas de Cécile et Jacques, nous restons prudents et attendons de voir si cela se confirme", souligne Noémie Kohler.

Arrêtés le 7 mai 2022 alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le pays à l’issue d’un séjour touristique, Cécile Kohler et Jacques Paris sont accusés d’espionnage par les autorités iraniennes. Depuis leur incarcération, ils sont maintenus dans la section 209 de la prison d’Evin, tristement célèbre pour ses conditions de détention qualifiées de très dures, voire inhumaines.

Selon Noémie Kohler, sa sœur est toujours privée d’équipements de base. "Elle n’a ni lit ni mobilier, dort à même le sol et ne dispose même pas de quoi écrire." Le diplomate français a aussi permis de confirmer que Cécile peut sortir de sa cellule, mais uniquement trois fois par semaine pour de courtes durées de 20 à 30 minutes. "Ce n’est pas suffisant pour préserver sa santé", déplore sa sœur.

D’ordinaire, les détenus ne restent que quelques mois dans cette section avant d’être transférés vers les quartiers dits "généraux" de la prison. Mais trois ans après leur arrestation, Cécile Kohler et Jacques Paris sont toujours enfermés dans une cellule de 9 m². "Leurs geôliers ont une nouvelle fois exprimé leur refus catégorique de tout transfert", regrette Noémie Kohler, qui qualifie cette situation d’"angoissante au plus haut point" pour sa famille, installée à Soultz-Haut-Rhin.