Comment cette ville s’attaque aux particules fines générées par le freinage des bus : "Une forme de pollution discrète mais bien réelle

Publié : 9 juin 2025 à 6h00 - Modifié : 10 juin 2025 à 9h49
Mandy Vereecken

Freins des bus

Le freinage, l'usure des pneumatiques et le contact avec la chaussée figurent parmi les principaux contributeurs. Pour limiter cet impact invisible, le réseau de transport de Mulhouse, Soléa, s'engage dans une démarche innovante : ses bus vont progressivement être équipés d’un nouveau dispositif visant à piéger les particules générées lors des freinages.

Ce projet est le fruit d’une collaboration entre Mulhouse Alsace Agglomération, Soléa, et l’entreprise française Tallano Technologies. Ensemble, ils déploient le système baptisé "Tamic".

« À chaque freinage, les plaquettes s’usent et libèrent dans l’air des particules fines et ultra-fines, potentiellement cancérigènes et très nocives », explique Louis Juchault, président de Tallano. « C’est une pollution discrète, qu’on ne perçoit pas, mais elle représente entre 50 et 60 % de la pollution liée aux transports. »

Le principe du système repose sur des plaquettes de frein modifiées, munies de rainures qui capturent les poussières au moment du frottement. Celles-ci sont ensuite stockées dans un filtre positionné près des roues. Ce filtre, à remplacer régulièrement, permet non seulement de retenir les particules, mais aussi d’en recycler une partie.

Jean-Louis Juchault précise que la technologie permet de capter au moins 70 % des particules émises. Elle n’est activée que lors du freinage, ce qui limite sa consommation d’énergie. « Ce système est adaptable à tous les véhicules équipés de freins à friction : voitures particulières, bus, poids lourds, métros, trams ou trains », affirme-t-il.

D’après ses estimations, équiper les 134 bus de Soléa permettrait de filtrer plus d'une tonne de particules fines chaque année.

Fabian Jordan, président de Mulhouse Alsace Agglomération, salue l’initiative : « Nous sommes fiers que cette innovation voie le jour ici. Cela représente un véritable progrès pour la qualité de l’air que respirent les habitants de Mulhouse. »
Soléa débutera par équiper trois véhicules avant la fin de l’année, avec pour objectif une généralisation à l’ensemble de sa flotte.