Les Buffalo Buggy, ces voitures alsaciennes des années 1970, restent des icônes intemporelles

Publié : 24 mai 2025 à 6h00 - Modifié : 26 mai 2025 à 10h52
Mandy Vereecken

Buffalo Buggy

Symbole de liberté et de jeunesse assumée, le buggy Buffalo séduit encore ceux qui aiment se démarquer. Conçu pour les conducteurs audacieux, amateurs de sensations et de couleurs vives, ce véhicule atypique reste néanmoins rare : produit en quantité limitée dans les années 1970, il est aujourd’hui une pièce convoitée.

Patrick Ehrhart, membre de l’amicale Buffalo SARAP, en présente les spécificités : une carrosserie en fibre de verre, pas de portières – « c’est un véhicule de loisir pensé pour une clientèle jeune. On y monte en enjambant la coque, un vrai clin d’œil à la décontraction californienne » – et un moteur signé Renault, là où la plupart des autres buggy optaient pour Volkswagen.

L’histoire de ce modèle commence en 1969. Roland Beilé, publicitaire strasbourgeois, rentre d’un voyage aux États-Unis où il découvre les buggy californiens, conçus pour dompter les dunes avec panache. Enthousiasmé, il propose à André Koenig, dirigeant de la SARAP (Société Alsacienne de Recherches et d'Applications des Plastiques) installée à Breitenbach, de produire un buggy 100 % alsacien. Ce dernier, déjà actif dans la fabrication de véhicules sportifs, accepte le défi.

Le succès ne tarde pas : environ 600 exemplaires du buggy Buffalo sortent des ateliers. Le modèle brille aussi sur les circuits de compétition. Pourtant, l’essor est brutalement freiné en 1973, lorsque la guerre du Kippour et la crise pétrolière mettent à mal l’industrie automobile.

Aujourd’hui encore, le buggy Buffalo conserve une place à part dans le cœur des passionnés. L’amicale Buffalo SARAP rassemble les amateurs qui restaurent ces véhicules emblématiques avec soin, les ramenant sur les routes lors d’événements dédiés.

Hubert Denilauler, ancien de la SARAP et membre d’honneur de l’amicale, se souvient : « On s’occupait de tout : maquettes, moules, coques, châssis, mécanique… Le buggy pouvait même être vendu en kit, à monter soi-même. » Un vrai rêve d’artisan-bricoleur.

Autre fidèle, Gérard Wurtz, propriétaire d’un modèle de 1972, raconte sa première rencontre : « Je l’ai vu dans un slalom, il se comportait comme un kart. J’ai été conquis. » Sa vitesse de pointe ? Environ 130 à 140 km/h – de quoi ressentir encore aujourd’hui le frisson d’un autre temps.