Stark, le chien martyrisé : affamé, assoiffé, brûlé. Son ancien maître comparaît pour cruauté animale

Publié : 3 juin 2025 à 6h00 - Modifié : 3 juin 2025 à 14h20
Mandy Vereecken

SPA

Adopté aujourd’hui par une famille en Suisse, Stark, un berger malinois de 4 ans, est au centre d’une affaire judiciaire examinée ce mardi 3 juin par le tribunal correctionnel de Mulhouse. Son ancien propriétaire est poursuivi pour "sévices graves et actes de cruauté" après avoir laissé l’animal dans un état critique : affamé, déshydraté, et gravement brûlé, il avait été découvert enfermé dans la cave d’un immeuble.

C’est une odeur insoutenable qui avait attiré l’attention du concierge de l’immeuble en janvier 2025. Alertés, les agents de la SPA de Mulhouse sont intervenus et ont fait une découverte bouleversante. "Le chien ne réagissait plus du tout. Nous avons immédiatement craint qu’il soit mort", se souvient Mathieu Spenlé, directeur de la SPA locale.

À l’intérieur de la cave, les sauveteurs ont trouvé un malinois grièvement brûlé, en particulier au niveau des pattes et des coussinets. Dans un état de faiblesse extrême, Stark n’a pu que relever légèrement la tête lorsqu’il a été transporté chez le vétérinaire.

Placé en garde à vue peu après, le propriétaire a expliqué avoir voulu promener le chien en l’attachant à sa voiture. Un acte confirmé par des témoignages anonymes évoquant des démarrages brutaux et des freinages soudains. Trop affaibli pour suivre, l’animal aurait alors été traîné par le véhicule.

À son arrivée au refuge, l’équipe vétérinaire n’a eu d’autre choix que d’amputer une patte, les blessures s’étant gravement infectées. "Il risquait une septicémie", indique Mathieu Spenlé. "Mais malgré tout, ce chien avait une force de vie incroyable. Une semaine plus tard, il marchait déjà sur trois pattes".

Dans cette affaire, l’avocat Me Christophe Gérard représente trois associations : la SPA de Mulhouse, l'association Stéphane Lamart, et "Act for Animals". Il déplore une situation préoccupante : "La maltraitance animale est une réalité quotidienne. Ce cas n’est malheureusement pas isolé. J’assiste à une montée en puissance de faits aussi terribles que ceux subis par Stark."

Selon lui, la France reste en retard en matière de protection animale. "En Belgique, c’est inscrit dans la Constitution", rappelle-t-il. Si les peines se sont alourdies depuis 2021, les condamnations restent rares.

L’ancien maître de Stark risque jusqu’à quatre ans de prison et 60 000 euros d’amende. L’avocat des parties civiles souhaite également que lui soit imposée une interdiction définitive de posséder un animal.